Ah, ce dut être un délice d’écouter Serge Latouche en cours.
Ce qui est dingue, c’est que René Dumont avait déjà, me semble-t-il, en 1974 les mêmes réflexions que peut avoir Nicolas Hulot ces derniers jours. Mais il n’avait pas besoin de l’assentiment des Français pour présenter ses thèses.
En quelque sorte, René Dumont était en avance sur son temps et c’est pourquoi, à mon sens, il réalisa un si petit score à l’élection présidentielle. Mais c’est pourquoi aussi il avait du mérite. Il me semble que Nicolas Hulot passe bien après René Dumont, qu’on a eu le temps d’affiner la réflexion et qu’il faut aussi proposer du programme « électrochoc » (en gros, agir radicalement, car ça urge).
Mais bon, on continue de proposer du René Dumont (et pourtant, il avait compris déjà les rouages destructeurs du colonialisme et du capitalisme successifs ; mais il ne proposait peut-être pas encore assez de prendre la tangente, peut-être parce que la touche finale de la mondialisation n’était pas encore esquissée sur le tableau).
Yves Cochet a semble-t-il raté encore le coche, avec sa décision de se retirer de la primaire EELV si Hulot se présente. Cochet serait-il trop humble pour proposer ses idées choc ? Peut-être (en tout cas, on en connaît un au pouvoir qui n’a pas eu honte d’assumer sa place sur le fauteuil présidentiel… Le personnage du film qui sort sur sa « Conquête » ne grossit à mon avis en rien le trait, et même il est un euphémisme !).